LE FOYER RURAL EN VISITE AU PARC D’ACTIVITES ALPESPACE
Afin de clôturer leur cycle de conférences, les membres de la section Culture et Découvertes se sont retrouvés jeudi 16 juin sur le site stratégique du Parc d’activités Alpespace à Montmélian, si près de chez nous et que peu connaissent…
C’est à la Pyramide « centre d’accueil et de services au profit des entreprises et des salariés du Parc » que Mr Rinchet, ancien maire de Montmélian, député, sénateur de la Savoie a accueilli autour d’un café et viennoiseries, les différents participants à cette journée placée sous le signe de la convivialité.
Mr Rinchet, père fondateur de ce Parc, en a retracé l’historique ainsi que la naissance de la « Pyramide ».
Puis, Mme Santais, députée, maire et présidente de la communauté de Communes Cœur de Savoie, à l’aide d’un diaporama a fait une présentation claire et précise sur ce parc d’activités industrielles et tertiaires disposant d’un environnement favorable.
En 2000, le site comptait 11 entreprises et 300 salariés,
fin 2015, sur les 105 hectares de la zone, 60 ha de terrains ont été vendus aux chefs d’entreprises générant 160 entreprises implantées et plus de 2200 emplois.
On y trouve les professionnels de la Montagne et de l’Outdoor, l’industrie des Métaux, l’industrie Agroalimentaire, la genèse des cristaux de synthèse, les métiers du numérique et E-Business, les activités en écologie et hydraulique ainsi que des services à destination des entreprises et des salariés : service de transport collectif, crèche, halte-garderie, flux très haut débit par fibre optique, sécurisation par vidéo-protection….
On y trouve également des terrains prêts à bâtir, une pépinière d’entreprises, des centres d’affaires, des hôtels d’entreprises (bureaux, ateliers, stockage…) et une anticipation sur l’avenir avec une extension prochaine de la ZAC …
La matinée se terminait par un repas sur place au restaurant Le Ramsès, unanimement apprécié par les convives. L’après-midi fut consacré à la visite du site en car, commentée par Mme Santais.
Tous ont passé une bonne journée et se sont donné rendez-vous pour l’année prochaine avec de nouvelles conférences….
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Henri Gagnère, grand voyageur a emmené vendredi à l’espace François-Mitterrand la nombreuse assistance en croisière à Chypre et en Terre Sainte.
De la Grèce antique aux Empires romains et byzantin, le patrimoine chypriote est marqué par l’empreinte de civilisations prestigieuses.
Une histoire millénaire dont on retrouve les témoignages à travers les monastères, les châteaux et les chapelles peintes disséminés dans les montagnes.
Cette république indépendante est scindée en deux depuis 1974 (ligne verte) au niveau de la capitale Nicosie, entre communautés grecque et turque. Mythologie, art et archéologie : l’île d’Aphrodite recèle bien des trésors.
Puis, en 2ème partie, poursuite de notre voyage vers Jérusalem, ville sainte des trois grandes religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam. Vue panoramique depuis le mont des Oliviers, visite de la vieille ville, via Dolorosa, église du Saint-Sépulcre, passage par le Mur des Lamentations. Puis excursion à Bethléem et visite de la basilique de la Nativité. Enfin, poursuite vers Nazareth : découverte de la basilique de l’Annonciation, vue sur le lac de Tibériade et route pour le site de Yardenit, lieu officiel de célébration de baptêmes pour les pèlerins chrétiens. C’est là que le Jourdain sort de la mer de Galilée pour aller se jeter dans la mer Morte.
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Louis Trosset, maitre de conférence à l’université de Savoie, biologie végétale et pédologie (étude des sols), retraité, mais viticulteur œnologue... nous a présenté un exposé très complet et fort intéressant, à l’aide d’un diaporama de photos, de cartes et de graphiques, très documentés.
En Savoie, la vigne est cultivée depuis les Allobroges et les Romains.
Pline l’Ancien (Ier siècle ) souligne que le cépage Allobrogica est en parfaite symbiose avec le terroir et le climat.
Au Moyen-âge, Chartreux, Cisterciens…jouent un rôle majeur dans l’essor du vignoble.
Au cours de la longue période médiévale, Comtes, Ducs de Savoie, Seigneurs….vont s’employer à développer la viticulture même dans les zones les plus reculées (Tarentaise, Maurienne, Faucigny..). Durant ce millénaire viticole, législation et coutumes vont se succéder.
L’époque moderne : à partir de 1793, la nationalisation des biens du clergé, la vente aux enchères de ceux des nobles profitent aux notables locaux, bourgeois, de Chambéry, ou agriculteurs aisés. C’est la démocratisation de la propriété et la modification des pratiques et des paysages viticoles. On parle de l’Age d’Or et diverses expériences (taille, nouveaux procédés de vinification, bans des vendanges…) sont menées et améliorent la qualité des vins.
A partir de 1860, les fléaux venus d’Amérique : oïdium, mildiou, phylloxéra… déciment le vignoble savoyard. Une longue reconquête (de nouveaux cépages, de nouvelles pratiques…) sera nécessaire.
A partir de 1950, une grande mutation est amorcée (appellations, crus AOC, anciens cépages …). Des vignobles renaissent et le tourisme hivernal permet d’être vigneron à temps plein.
Aujourd’hui, la Savoie manque de vins. Mais l’urbanisation galopante, les changements climatiques affectant la typicité des vins, les nouvelles maladies…sont autant de menaces qui pèsent sur le renouveau et le dynamisme de la 2ème richesse agricole savoyarde.
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La section culture et découvertes de Montmélian a passé la journée à la réplique de la grotte Chauvet Pont d’Arc, suite logique à la conférence animée en février par Georges Buffet, géologue, cartographe, chercheur au CNRS.
Partis très tôt, les 72 participants ont commencé en fin de matinée la visite libre de la galerie de l’Aurignacien afin de mieux comprendre nos ancêtres, leur art et leur environnement.
Puis après un bon repas pris en commun au restaurant « La Terrasse »
sur le site, ce fut la visite guidée de la Caverne du Pont d’Arc dans laquelle 36 000 ans plus tard, des scientifiques, ingénieurs et spécialistes… ont réalisé l’exploit de reconstituer le travail des premiers artistes de l’histoire de l’humanité : chevaux, lions, rhinocéros et bien d’autres animaux saisis sur le vif, courant, chassant ou s’affrontant…
Tous les adhérents ont passé une bonne journée.
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avait lieu une conférence animée par René Chenal sur le thème agro-pastoralisme et production de fromages Beaufort.
C’est avec un film « Terres du ciel », du nom des Alpages, que René Chenal est venu nous présenter le pastoralisme du Moyen-Age à nos jours ainsi que la production de fromage Beaufort d’été.
C’est l’agro-pastoralisme qui a façonné les paysages de montagnes et c’est l’activité pastorale qui a façonné l’organisation sociale et économique des communautés montagnardes au sein desquelles la nature, l’animal et les hommes vivent en véritable symbiose.
Nous avons suivi avec grand intérêt « ces cueilleurs d’alpages » dignes héritiers de Maxime Viallet « le prince du Beaufort » qui en haute montagne regroupaient les troupeaux de 400 vaches environ, Tarine et Abondance pour fabriquer ces gros fromages (40kg).
Derniers « nomades » à suivre les bêtes, les alpagistes d’aujourd’hui ont gardé les mêmes gestes que leurs aînés, les mêmes principes sous forme de groupements pastoraux, adaptés aux conditions techniques et économiques actuelles, afin de continuer à respecter et valoriser ces terres de hautes altitudes.
A la fin de l’estive, 100 jours environ, les bénéfices dégagés sont répartis entre tous les propriétaires au prorata de la production laitière. Le système du « fruit commun » s’est maintenu jusqu’à aujourd’hui.
« Le Beaufort est sans doute un exemple de l’efficacité des rapports humains, établis dans la confiance, la dignité, sur un plan d’égalité réciproque et du respect des hommes.
L’avenir s’invente toujours. Il se construit à force de volonté, d’objectivité, de sens humain. »
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La section « Culture et découvertes » du Foyer rural a organisé une conférence sur la grotte Chauvet, animée par Georges Buffet, géologue, cartographe, chercheur au CNRS.
Découverte en décembre 1994, puis révélée au monde en janvier 1995, la grotte Chauvet est un émerveillement par le nombre et la qualité esthétique de ses œuvres.
Les grottes ornées témoignent de l’extraordinaire évolution de l’homme moderne homo sapiens, (homme de Cro-Magnon) par rapport à ses concurrents.
Les plus anciens dessins figuratifs élaborés qui ont été miraculeusement préservés remontent à 36 000 ans et ont fait reculer de façon conséquente la « naissance » de l’art puisque Lascaux en Dordogne remonte à 15 000 ans.
Les hommes de cette époque, contrairement à une opinion encore trop répandue, ne vivaient pas dans les cavernes, hors de la lumière du jour, mais dans leurs entrées ou sous les auvents d’abris-sous-roche. Leurs vestiges en témoignent.
Le site comporte un millier de peintures et de gravures dont 447 représentations d’animaux (peintures, gravures) montrant 14 espèces différentes : chevaux, mammouths, rhinocéros laineux, lions des cavernes, ours, bouquetins, aurochs, cerfs, rennes, bisons, panthères. Les très nombreuses grosses ponctuations rouges réalisées en enduisant la main de peinture et en apposant la paume sur la paroi, comme les mains positives ou négatives, pouvaient servir à capter les forces que l’on croyait affleurer. Dans l’argile on trouve des empreintes humaines (pieds), et animales : ours, bouquetins et canidés (chien ou loup ?).
De nombreuses datations directes par la méthode du carbone 14 ont donné des résultats cohérents qui indiquent que la grotte a connu deux phases d’occupation, l’une à l’Aurignacien (33 à 29 000 ans), l’autre au Gravettien (27 à 24 500 ans). La communauté scientifique presque unanime admet que les œuvres de la grotte datent de l’Aurignacien et qu’elles comptent de ce fait parmi les plus anciennes au monde.
La diversité et la maîtrise des techniques (gravures, préparation des parois par raclage, dessin digité ou au fusain souvent suivi d’une estompe en écrasant la couleur avec les doigts pour obtenir des nuances diverses, détourage des contours, utilisation de techniques mixtes dont elles témoignent ont profondément remis en cause l’idée d’un art préhistorique évoluant très lentement et de manière linéaire et ascendante. Cette maîtrise de nombreuses œuvres, admirables, est la preuve de dons égaux à ceux des artistes de tous les temps et d’un savoir faire qui sous-entend un long apprentissage et un enseignement. Cet art s’inscrit dans une tradition et témoigne ses croyances collectives du temps et des lieux.
La conservation de ce patrimoine unique et très fragile a conduit les chercheurs à réaliser la réplique la plus spectaculaire de la caverne de Vallon Pont d’Arc reproduisant dans ses infimes détails le spectacle interdit de la grotte Chauvet. Il sera en effet à jamais impossible d’ouvrir la grotte à la visite, tant pour des raisons de conservation de ces œuvres d’art que pour la sécurité des visiteurs.
La grotte est inscrite au patrimoine de l’UNESCO depuis juin 2014.
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Pierre Henriquet, médiateur scientifique, la tête dans les étoiles mais les pieds bien sur Terre a tenu en haleine son auditoire nombreux qu’il a emmené de façon très ludique à la découverte de Mars et de ses mystères.
Depuis l’antiquité Mars a toujours suscité une grande curiosité et de multiples interrogations. Cette planète se présente aux regards comme une étoile d’un rouge sang, c’est sans doute pour cela qu’elle porte le nom de Dieu de la guerre.
Depuis le début du 17ème siècle des scientifiques tels que Kepler, Galilée, Schiaparelli, et bien d’autres ont observé Mars et ont œuvré pour mieux la connaître.
A la fin du 19ème siècle et jusqu’au milieu du 20ème siècle, les écrivains s’emparent du sujet, c’est le début de la science-fiction avec Pierre Versin, Walter Maunder, Herbert G. Wells (La guerre des mondes), le grand Orson Wells qui en 1938, adapte à la radio le roman de son homonyme créant une panique sans précédent à New-York.
Cela fait deux siècles maintenant que la technologie avec ses télescopes et ses mesures scientifiques a enfin permis de trouver des réponses aux questions que l’on se posait.
Il faut attendre le survol de Mars par Mariner 4, en 1965 pour découvrir une planète dépourvue de champ magnétique global, avec une surface rocailleuse et désertique cratérisée. Elle est entourée d’une atmosphère ténue de gaz carbonique et ne possède pas de canaux martiens !!!
On apprendra avec Mariner 7 que sa couleur rouge est due à la composition de son sol riche en fer oxydé (rouille), qu’elle possède un Canyon de plus de 5 000 km de long, des falaises de plus de 12 000 m de haut. Elle abrite les plus grands volcans éteints du Système Solaire dont le cratère volcan « Mont Olympe » de 800 km de large. C’est une planète(- 60° en moyenne), sans vie.
En 1976, la sonde Viking 1 a démontré que le visage martien que l’on pouvait voir ainsi qu’une cité (inca city) ? Un fort ? Une marmotte ? Un lapin ? Un lion couché ? Tout cela n’était qu’une sorte d’illusion d’optique. (Pareidolie)
La récente annonce faite par la NASA (septembre 2015) de présence d’eau liquide sur Mars soulève une foule de questions : ira-t-on un jour sur Mars ? Si, oui quand ? Pourra-t-on y vivre ? Ce qui n’est aujourd’hui que de la science fiction se réalisera – t- il bientôt ? A plus ou moins longue échéance très certainement, techniquement ce serait aujourd’hui possible.
L’esprit humain continuera-t-il malgré tout à l’habiter de créatures des plus étranges qu’il puisse imaginer ? En attendant, posé sur Mars depuis 3 ansy le robot Curiosit continue d’arpenter et d’étudier cette planète pleine de mystères.
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Les énergies renouvelables : contexte, nature, enjeux, par Marc TARDY, Professeur émérite, Université de Savoie- Mont- Blanc.
Dans son ouvrage « Quatre-vingt-treize », Victor Hugo écrivait en 1874, à propos du besoin grandissant en force motrice : « Utilisez la nature, cette immense auxiliaire dédaignée...Réfléchissez au mouvement des vagues, au flux et au reflux, au va- et –vient des marées. Qu’est-ce que l’océan ? Une force perdue. Comme la Terre est bête ! Ne pas employer l’océan ! »
L’introduction significative d’énergies renouvelables (ENR) -recommandée par l’auteur il y a 141 ans !- dans le mixte énergétique (ou bouquet énergétiques) national et mondial est devenue une nécessité urgente, commandée d’abord par la croissance démographique mondiale (vers 1700, 679 millions d’habitants, 1,5 milliard en 1900, 6,1 milliards en 2000, 7 milliards en 2011) et les enjeux environnementaux globaux dont le changement climatique en particulier.
Le solaire thermique, le solaire photovoltaïque, l’énergie éolienne que nous connaissons ainsi que les éoliennes volantes du futur, l’énergie hydroélectrique, la biomasse, les énergies marines (marées, courants marins, vagues…), la géothermie, toutes ces énergies du présent et du futur furent abordées par le conférencier ainsi que leur difficile stockage.
Autre dilemme, l’exploitation des ENR qui utilisent aujourd’hui plus de matières minérales que celles des énergies fossiles ou nucléaires. Pour construire une éolienne, on utilise béton, acier, fer, cuivre, aluminium, hydrocarbures…. Une partie de la solution réside dans le recyclage…
Un autre grand défi de demain est celui de la quête de la fusion nucléaire, reproduire de manière industrielle l’énergie solaire, réaction à 15 millions de degrés, c’est le but d’ITER réacteur expérimental thermonucléaire international de Cadarache.
Ces ENR mobilisables aujourd’hui, aussi diverses que variées sont incontournables pour assurer une transition énergétique. Transition qui s’avère multiple, complexe, onéreuse et qui fait appel à toutes les composantes de la vie en société, du développement économique, de la protection de la planète, afin de préserver de la façon la plus équilibrée nos ressources, nos milieux et notre vivre ensemble.
En conclusion, pour parvenir au mixte idéal, il faut savoir qu’il n’existe ni énergies sans inconvénients ni scénario idéal ni trajectoire idéale. Les politiques nécessaires impliqueront davantage les collectivités locales et en particulier les municipalités.
Personne ne peut prédire ce que sera le paysage énergétique à moyen terme vers 2050, la flexibilité est donc essentielle. Il nous faudra prendre en compte toutes les perspectives de stockage massif de l’énergie ainsi que la gestion de la demande sans passer sous silence les coûts. En effet la hausse durable des coûts énergétiques est inéluctable face à la demande croissante et la raréfaction de l’offre bon marché. Les choix de politique énergétique à notre disposition restent extrêmement capitalistiques.
Le public nombreux a été vivement intéressé par cette brillante conférence qui, sans apporter de solution(s), a permis à chacun de réfléchir sur ses propres comportements de demain.
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Merveilles de la Namibie
C’est grâce à Colette et Louis épris de grands espaces sauvages qu’un nombreux public est venu découvrir dans le film de leur voyage, les merveilles de la Namibie.
Forte d’un patrimoine naturel spectaculaire, la Namibie abrite des merveilles inégalées au cœur de l’Afrique Australe.
Nous avons successivement découvert le Kalahari, le Fish River Canyon, le plus large d’Afrique et le second au monde après celui du Colorado, le désert du Namib et à Sossusvlei les plus hautes dunes du monde ondulant en une mer de sable face à l’Océan Atlantique.
Puis, remontant la côte Ouest, arrêt à Walvis Bay et sa nombreuse colonie d’otaries, Swakopmund dont le passé colonial Allemand est encore bien visible. Découverte de sites rupestres dans le massif du Brandberg, la désolation splendide de la Côte des Squelettes, les terres du Damaraland avec les derniers rhinocéros noirs et les éléphants du désert, pour arriver dans le parc d’Etosha et sa riche faune africaine : springboks, zèbres, oryx, gnous, koudous, autruches, girafes, éléphants, impalas, élands, hyènes, lions, léopards, guépards….
N’oublions pas non plus les rencontres avec les différentes ethnies dont le peuple rouge, les Himba qui vivent dans d’inhospitalières et grandioses contrées reculées du Kaokoland.
Ce fut un vrai moment de dépaysement, des ambiances, des couleurs et des lumières uniques dans des paysages désertiques de toute beauté.
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La reprise de la nouvelle année d'activités s'ouvre avec
les Tours de Chignin présentées par Louis Freschi professeur d'histoire et géographie et Marc Tissot, ingénieur .
Le site des Tours de Chignin figure depuis le XIXe siècle parmi les plus pittoresques de la Savoie en raison de son ampleur et de son charme mais aussi du mystère qui l'entoure. Les interprétations traditionnelles qui en font, selon les auteurs (J.F.Albanis-Beaumont, Léon Ménabréa, Abbé Tiollier, Gabriel Pérouse, Abbé Cartier, Félix Bernard), des vestiges d'un camp retranché du VIIIe, du IXe ou du Xe siècle, ou encore d'une vaste enceinte romaine, voire « préceltique » sont infirmées par les découvertes et études intervenues depuis les années 1980 : fouilles archéologiques en 1983, 1984 et 1985 par Bernard Demotz et ses étudiants ; découverte de nombreuses monnaies anciennes, surtout du moyen-âge et de l’époque moderne, mais aussi plusieurs monnaies romaines et une monnaie gauloise, à l’occasion de terrassements pour la plantation de nouvelles vignes au cours des années 1980 ( Jean-Claude Bouchet,1983) ; datation certaine (deuxième moitié du XIIIe siècle) de l’époque de construction de la tour de La Place par Marie-Pierre Feuillet en 2005 ; prise en considération de paramètres négligés ou ignorés auparavant tels que la grande diversité des pratiques successorales des châteaux aux XIe et XIIe siècles (Michèle Brocard, 1985, 1995) et le passage par le seuil du Villard, au pied des tours, de la grande voie romaine Milan-Vienne (Louis Freschi, 2013).
Aujourd'hui on peut retenir les conclusions suivantes :
Plusieurs monnaies romaines et une monnaie de la peuplade gauloise des Séquanes découvertes sur ce site attestent de son importance passée, liée au fait qu'il commande le seuil du Villard où passait la grande voie romaine Milan- Vienne, passage déjà pratiqué avant la conquête romaine. Cette voie est attestée par des vestiges visibles à l’entrée du hameau de Torméry où a été aussi découverte en 1983 une borne milliaire de l’an 285, et par un tronçon bien conservé de près d’un kilomètre entre le hameau du Villard et la RD 21 reliant Saint Jeoire-Prieuré et Curienne. Mais on ne trouve pas trace, hormis un talus énigmatique fermant le site au nord, d’enceinte ni de vestiges de constructions romaines.
Les sept tours, de la Biguerne, de La Place, de Boichère-Corraz, de Bourdeau, de Guerland- Villard, de Montagny, de Verdon, et les ruines adjacentes sont les vestiges de maisons-fortes distinctes, édifiées bien plus tard, au XIIIe siècle, et mises en évidence par les fouilles de Bernard Demotz.
Les vestiges d’enceintes actuellement visibles sont propres à chacune de ces maisons-fortes mais celles-ci forment un système de défenses mutuelles. Il n’y a pas de traces sérieuses d’une enceinte médiévale enfermant l’ensemble du site.
Ces maisons-fortes ont été édifiées probablement par plusieurs familles différentes. Quatre d’entre elles étaient apparentées aux premiers Chignin, attestés dès le XIe et le XIIe siècle (Famille de Saint Anthelme né en 1107), mais dont la descendance masculine s’éteignit au début du XIIIe siècle : les Chignin de La Biguerne (château de La Biguerne-sanctuaire de saint Anthelme), les Chignin de La Place (maison-forte de La Place), Les Amblard de Chignin (maison-forte de Montagny), et les Verdun (Tour de Verdon). On ne connaît pas avec certitude les constructeurs de la maison-forte de Bourdeau, entrée en possession des Seyssel au XIV e siècle, ni de celle de Boichère-Tour Corraz qui fut un temps propriété des Miolans, ni de celle de Guerland- Le Villard. Inversement on ne sait pas avec certitude à quelle tour correspond la maison-forte de La Poype de Chignin dont l’existence est prouvée par un acte d’inféodation, tout comme celle de La Tour, située vraisemblablement au-dessus du hameau du Viviers.
Les maisons-fortes ont perdu leur fonction défensive dès la fin du XVe siècle. Trois d’entre elles, cédées à des familles nobles ou anoblies ont été réaménagées et habitées au XVIe et au XVIIe siècle : le château de La Biguerne est passé aux Ruffin puis aux Favier qui en ont successivement pris le nom ; la maison forte de La Place est passée aux Nicolle et le château de La Boichère-Tour Corraz aux Oncieu de La Bâthie.
Mais toutes ont été définitivement détruites en 1711 au cours de la guerre de succession d’Espagne, incendiées par les troupes allemandes des comtes de Thann et de Schullembourg, alliés du Duc de Savoie en guerre contre Louis XIV.
En 1875, sur les ruines du château de La Biguerne, les Chartreux ont fait construire, par l’architecte lyonnais Pierre Bossan, le sanctuaire de saint Anthelme dont la tour est bâtie sur les fondations de l’ancienne tour du château. Ils ont aussi relevé les remparts et tourelles de l’enceinte.
En 2005, la commune de Chignin a fait consolider la tour de La Place, propriété communale, et a fait l’acquisition du sanctuaire de saint Anthelme en vue de sa restauration. Elle a aussi acquis la tour de La Boichère-Corraz dont la consolidation apparaît très problématique.
Louis Freschi